AutoWorld

Article paru dans le Soir du 21 mai.

Info « Le Soir » – (Responsable du «Soir Immo» Par Paolo Leonardi)

On l’ignore peut-être mais Autoworld est le musée qui attire le plus de visiteurs sur le site du Cinquantenaire. Avec 255.000 visiteurs par an, il devance le Musée de l’armée et le Musée Art & Histoire et se classe même dans le top 5 des musées bruxellois.
Autant écrire que la décision qui est tombée vendredi à l’issue du dernier conseil des ministres de la Vivaldi est importante : le bail du Musée national de l’automobile a été prolongé jusqu’en mai 2041. Il devait prendre fin en juin 2031. Résultat des courses : l’ASBL à sa tête (et dont le président n’est autre que l’ancien Premier ministre Guy Verhofstadt) a désormais la voie dégagée pour investir la coquette somme de 10 millions d’euros pour notamment apporter au musée une nouvelle scénographie.«
“Vu que nous sommes un musée privé et que nous ne recevons aucune subvention, cette prolongation du bail était primordiale pour nous permettre d’amortir notre investissement », se félicite Sébastien de Baere, le directeur général d’Autoworld. « Voilà plusieurs années qu’on attendait : Mathieu Michel a tenu sa promesse… »
Sébastien de Baere et ses ouailles ont donc pour objectif de faire d’Autoworld un musée « moderne », c’est-à-dire un lieu qui ne se contente pas d’exposer des voitures d’époque « derrière une corde et sans éclairage ». « Nous allons rafraîchir la manière de mettre les voitures en valeur », dit-il. « On nous a proposé une spirale gigantesque à placer au milieu du musée et le long de laquelle seraient exposées une quarantaine de voitures caractérisant l’évolution de l’automobile, mais rien n’est encore fixé. Nous proposerons des storytellings pour raconter des histoires et expliquer au visiteur ce qu’il pourra voir. Nous insisterons également sur l’interaction avec le public et avec les enfants pour qui des workshops seront mis sur pied. En un mot comme en cent, nous allons enlever le côté “poussiéreux” qui colle trop souvent à la peau d’un musée. Tout cela devrait nous permettre d’augmenter encore le nombre de nos visiteurs. Quand je suis arrivé à la tête d’Autoworld il y a treize ans, le musée faisait 40.000 entrées par an. »

Le secrétaire d’Etat en charge de la Régie des bâtiments (MR) qui est propriétaire du Cinquantenaire, et donc d’Autoworld, a pesé de tout son poids pour faire pencher la balance du bon côté. « Voici deux ans, lorsque Thomas Dermine (le secrétaire d’Etat PS en charge des musées fédéraux, NDLR) avait lancé les plans pour rénover le Cinquantenaire, notre conseil d’administration trouvait que notre musée devait lui aussi se remettre en question. Né en 1986, il a bien subi quelques retouches çà et là, mais jamais une rénovation en profondeur. Une étude externe avait été commandée. Aujourd’hui, elle se marie à la perfection avec la rénovation qui est prévue pour l’ensemble du site. »

Cherche partenaires financiers
L’ASBL ne touchera évidemment pas à l’enveloppe extérieure du musée qui trône dans le parc du Cinquantenaire. Cette tâche incombera à la Régie des bâtiments qui injectera, au plus tard fin 2025 ou début 2026, 7,8 millions d’euros pour la rénovation des façades et des châssis de l’ensemble du site. A cette occasion, les deux façades d’Autoworld ainsi que les terrasses qui se situent à l’avant du bâtiment seront rénovées. « Nous allons également adapter et rajeunir nos collections permanentes et temporaires pour qu’elles suivent mieux l’évolution de l’automobile. »
Le plus grand succès d’Autoworld à ce jour est l’exposition Porsche organisée en décembre dernier : 75.000 visiteurs en deux mois et demi. « L’autre exposition phare a été celle consacrée il y a deux ans à Ferrari », sourit Sébastien de Baere. « En ce moment se tient une exposition sur les 60 ans de la Ford Mustang. Cet été, nous célébrerons les 125 ans de Fiat et les 75 ans d’Abarth et, en décembre, on déroulera le tapis rouge pour les 110 ans de Maserati. »
En 2023, Autoworld a généré un chiffre d’affaires de 5 millions d’euros. « Trente pour cent proviennent du volet événementiel qui loue l’espace de 15.000 m2 pour des événements. Cette activité perdurera évidemment dans la nouvelle version », conclut Sébastien de Baere. « Quant aux 10 millions d’euros que nous allons investir, une partie sera prise en charge par l’ASBL. Pour le reste, nous allons finaliser le business plan qui nous permettra d’aller chercher des partenaires. Nous avons de bons contacts dans les milieux de l’automobile, évidemment, mais aussi dans le secteur bancaire ou chez les développeurs… »